Historique
Le déversoir d’Ymeray (appelé également « des Cuillers » ou « du pont cassé ») oriente l’eau de la Voise vers le canal Louis XIV. Ce déversoir a été endommagé au moment de la révolution, vers 1790. Il a été rétabli sur décision préfectorale en 1830 au profit du moulin de Richenou. La construction de deux autres déversoirs supplémentaires, à la Bouvaude (au niveau de la Rémarde) et au pont Colin a été décidée en 1844 pour éviter des risques d’inondations au niveau d’Ymeray et de Gallardon. Le déversoir d’Ymeray a été déplacé de quelques centaines de mètres en 1913 en raison de travaux liés à la construction de la nouvelle liaison ferroviaire entre Chartres et Massy.
Ces déversoirs sont réglementés et arasés à un niveau précisément établi par les ingénieurs et font partie du règlement d’eau du moulin de Richenou.
Problématique
Des dégradations volontaires depuis 2010, affectent le déversoir d’Ymeray. Elles se sont accentuées au fil des années. La grande brèche actuellement présente, située à la base du déversoir, présente les conséquences néfastes suivantes pour la vallée de la Voise :
- elle est si importante que non seulement l’eau de la Voise s’écoule en totalité dans la rivière de Bailleau, mais en plus une grande partie de l’eau de la Rémarde remonte à contre-sens le cours de la Voise jusqu’au déversoir d’Ymeray pour se jeter également dans ce même bras ;
- le débit d’eau dans le canal Louis XIV s’en trouve extrêmement réduit, avec l’impossibilité de remplir toute l’année le bief du moulin de Richenou (voir photo), et a fortiori les biefs des moulins et portions de canal situées en aval (Armenonville – les Gâtineaux, Houx, …) ;
- cet état peut entraîner des problèmes sanitaires avec une grande prolifération des moustiques, fortement accentuée par la présence de la vase à l’air libre engendrée par le manque d’eau ;
- un aspect désastreux pour les promeneurs de ce canal historique, associé à une odeur nauséabonde de la vase en périodes de faibles intempéries ;
- un fort et préjudiciable accroissement de l’envasement de l’ensemble du canal Louis XIV, compte tenu du débit d’eau aussi faible ;
- une gestion problématique des vannages des moulins avec des colmatages intempestifs et fréquents de l’interstice sous la vanne guillotine (en raison de sa nécessaire faible ouverture), qui conduit à de grandes variations du niveau d’eau du canal et endommage les berges ;
- un risque important d’affecter la solidité des fondations de nombreux bâtiments ancestraux construits en bord du canal et reposant sur des pieux en bois ;
- ainsi qu’un risque accru d’inondations au niveau de la rivière de Bailleau en cas de précipitations soutenues comme cela a notamment été le cas en 1927 et 1928, la rivière de Bailleau, à elle seule, risquant de ne pas pouvoir drainer toute l’eau.
Description du projet
Pour toutes les raisons précédemment évoquées, il est indispensable de réparer ce déversoir. Au cours de l’année 2022, deux réparations provisoires ont été successivement réalisées par le propriétaire du moulin de Richenou et ont été dégradées. Une réparation “classique” (réalisée avec des pieux, des planches et de la terre argileuse), telle que prévue initialement, subirait vraisemblablement le même sort.
Le projet consiste à préserver durablement l’ensemble de la vallée de la Voise en réalisant une réparation pérenne et robuste vis-à-vis des dégradations du déversoir d’Ymeray, ce qui engendre un surcoût très important par rapport à la réparation “classique”. En effet, la solution actuellement envisagée, utilisant des palplanches métalliques, présente un coût estimatif de 20 000 euros.
Le projet de restauration est actuellement largement porté par l’APEV. Il a par ailleurs été validé par la DDT et le syndicat de rivière. Des fonds seront sollicités de la part des communes, de la communauté de communes, des agences de l’eau locales et de la préfecture. Certaines communes ont déjà accepté le principe d’un soutien financier. Les montants attendus seront néanmoins insuffisants pour atteindre le montant total des travaux et un appel aux dons des particuliers est lancé pour mener à bien ce projet.